Les orphelins représentent plus de 30.000 personnes au Maroc. Dans la majorité des cas, les enfants orphelins ou abandonnés sont laissés pour compte, voire marginalisés. Certaines personnes considèrent que prendre en charge un enfant abandonné présente un risque du fait que l’origine de l’enfant est méconnue dans la globalité des cas.

Comment est défini un orphelin?

L’article 1er de la loi n° 15-01 définit l’enfant abandonné comme étant tout enfant de l’un ou l’autre sexe n’ayant pas atteint l’âge de dix-huit années grégoriennes révolues, lorsqu’il se trouve dans l’une des situations suivantes : S’il est né de parents inconnus ou d’un père inconnu et d’une mère connue qui l’a abandonné de son plein gré ; s’il est orphelin ou s’il a des parents incapables de subvenir à ses besoins ou ne disposant pas de moyens légaux de subsistance ; s’il a des parents de mauvaise conduite n’assumant pas leur responsabilité de protection et d’orientation, comme lorsque ceux-ci sont déchus de la tutelle légale ou lorsque l’un des deux, après le décès ou l’incapacité de l’autre, se révèle dévoyé et ne s’acquitte pas de son devoir à l’égard de l’enfant.
Selon une étude gouvernementale réalisée en 2006 auprès des diverses institutions de bienfaisance pour les enfants abandonnés, la majorité des pensionnaires sont des garçons appartenant davantage au milieu urbain. Quant aux raisons de placement, elles sont souvent inhérentes à la pauvreté et à différents problèmes sociaux, autres que la perte des parents, avec respectivement 66 % et 22 %.

Qui sont ces orphelins?

Les nouveau-nés sont généralement nombreux. Les enfants âgés de plus d’un an sont rares. Les motivations des parents lors de l’abandon sont généralement différentes. Elles peuvent être la perte d’un emploi, l’infirmité de l’enfant, le décès d’un des membres du couple. L’urbanisation et la crise économique sont une explication. De plus, la famille traditionnelle élargie a cédé la place à la famille nucléaire. Les divorces, les remariages, les familles monoparentales sont l’apanage de ces enfants qui sont souvent la principale source de revenus. Pour ces enfants, la faillite de la famille et de l’école n’est contrecarrée par aucune alternative. La rue représente alors la seule issue.
Le problème de ces enfants abandonnés a été longtemps un sujet tabou au Maroc. Aujourd’hui, de plus en plus, la loi et la société civile se penchent sur ces enfants nés hors mariage ou enfants illégitimes.

En outre, la société civile marocaine a été à l’avant-garde pour mettre la lumière sur les enfants en situation difficile et lever les tabous qui entouraient l’existence de ces derniers, dans le but de rechercher de solutions adaptées à la problématique des enfants en détresse et plus particulièrement, les enfants des rues. Ces derniers qui ont perdu tout repère temporo-spatial, et sont rythmés par l’inhalation de colle, le froid et la faim.

Une seconde chance pour ces enfants?

La loi sur la kafala organise la procédure de prise en charge, définit son contenu, précise les personnes ou organismes à qui elle peut être confiée, le contrôle de son exécution, et l’inscription de l’enfant sur les registres d’état civil. En outre, elle prévoit dans quelle mesure l’opinion de l’enfant peut être prise en considération.
Les enfants abandonnés posent donc des problèmes sociaux, économiques, sanitaires juridiques et éthiques.

Pourquoi ne pas établir une stratégie globale à la dimension du problème?